Ces portraits réalisés en concertation créative avec leurs sujets, associent les membres d’une communauté à la production de leurs images. Réflexion sur le groupe, cette recherche est également un travail sur l’identité.
« Négocier, c’est commercer, élire un partenaire avec lequel passer contrat à fin d’échanges. Contrat qui sera, dans ce cas, la rencontre photographique.(…). sujet et photographe discutent et décident à part égale, qui du contenu qui de l’économie de l’image(..). Son statut, plutôt celui de double obédience, du participant et du producteur. De là, l’effet premier des « images » obtenues, impression de translation, d’effective contamination du réel par l’art et inversement »
Paul Ardenne , »L’image corps », Editions du Regard, 2001
L’autoportrait photographique se vit en tension avec soi même, comme un jeu de la vérité en miroir, une image de soi, de sa fragilité assumée
L’origine et la finalité de ces images, c’est toujours une rencontre : faire connaissance pour faire image, et donner forme au récit secret de l’intime, comme une énigme à déchiffrer.
1983-1984 – Hôpitaux psychiatriques de Poissy et de Saint-Dizier. (Les patients réalisent leurs autoportraits avec des objets).
1985 – Marne-la-Vallée – MJC Arche Guédon Torcy / CAC Ferme du Buisson (Des jeunes de la banlieue se mettent en scène).
1998 – Le Corps, La Galère, (M.Séméniako demande à ses amis d’imaginer leur corps en rêve).
1996 – Images négociées – Projet Réseaux, Niort. (des habitants participent à la mise en image de leurs réseaux de relations).
1999 – Identité / Activité, autoportraits d’agents EDF.
2002 – Les demoiselles de Bourges, autoportraits associés à des sculptures du palais Jacques Cœur.
2003 – Autoportraits d’adolescents avec leurs objets fétiches.
2004 – Autoportraits d’ enfants et leurs jardins imaginaires.
2004 – Des associations de la ville nouvelle de Val Maubuée se mettent en scène.
2009 – Des détenus de la prison de la Santé à Paris mettent en scène, dans leur cellule, leurs objets familiers pour réaliser un portrait « en creux ».
2010 – A Château-Thierry, le Centre Pénitentiaire accueille des détenus de longues peines en difficultés psychiques, cinq d’entre eux ont fait des photographies de l’établissement puis ont réalisés leur autoportrait négocié avec des objets.
2010 – La rencontre avec les lycéens de Romain Rolland (douze élèves de terminale option arts plastiques) m’a conduit à une double proposition : un autoportrait associé à l’image d’un objet apporté par le sujet.
Les autoportraits ont été réalisés à l’aide d’une cabine fermée dans laquelle un tabouret est disposé face à un miroir et entouré de fibres optiques flexibles réglables. L’élève peut ainsi contrôler son expression et construire son éclairage, en choisir les couleurs.
2011 – Les lycéens du lycée Ronceray à Bezons ont chacun choisi un arbre avec lequel ils se sont mis en scène, puis Michel Séméniako a éclairé cet arbre.
2013 – « Lumières sur la ville » est un projet de Michel Séméniako soutenu par le Conseil Général de la Seine-Saint-Denis dans le cadre du dispositif « Figures libres » (artistes invités en résidence auprès de populations en difficulté).
Il a travaillé avec l’ASE (aide sociale à l’enfance) de Sevran en proposant à des éducateurs et à des adolescents en placement familial de travailler autour de leur représentation du territoire. Il les a invité à choisir un lieu auquel ils sont attachés et de le photographier de nuit avec lui.
L’on peut suivre le déroulement de ce projet (janvier / juin 2013) sur le blog http://figurelibre.blogspot.fr
These portraits were made in creative collaboration with their subjects, thereby associating the members of a community with the production of their images. As a reflection of the group, this research also encourages the subjects to work on their identity.
« To negotiate is to trade, to choose a partner with whom to sign a contract at the end of discussion. In the case at hand, the photographer and his subject meet as equals (…) discussing and deciding on the content and the economy of the image.(…) The status of the result comes from a double allegiance, to the participant and to the producer. Consequently, the « obtained » images create an initial feeling of translation, of an effective contamination of reality by art and vice versa. »
Paul Ardenne, “L’image corps”, Editions du Regard, 2001
The self-portrait in photography is an experience of inner tension, resembling a game of truth in front of a mirror, an image of self, of this self’s fragileness, fully embraced.The starting and ending point of these images is always an encounter: make acquaintance in order to make an image, and give shape to the secret narrative of the intimate inner self, like an enigma to be deciphered.
1983-84 – The psychiatric hospitals of Poissy and of Saint-Dizier, (The patients made their self-portraits with objects).
1985 – Torcy, CAC Marne la Vallée. (Suburban young people stage themselves).
1988 – Le Corps, La Galère, (The Body, The tight spot) (M.Séméniako asked friends to imagine their bodies as if in a dream).
1996 – Negotiated images – Networks project, Niort, (inhabitants of the town made an image of their network of friends).
1991 – Identity / Activity, self-portraits of EDF employees (the French national electricity and gas company).
2002 – The young ladies of Bourges, self-portraits associated with the sculptures of the Jacques Coeur palace.
2003 – Self-portraits of adolescents with their favourite objects or fetishes.
2004 – The associations of the new town of Val Maubuée stage themselves.
2009 – Prisoners of La Santé prison in Paris depict, in their cell, their familiar objects to produce a portrait « in hollow ».
2010 – The prisoners at the Penitentiary in the town of Château-Thierry have heavy sentences and psychological troubles. Five of these men took pictures of their prison and then did a negotiated self-portrait composed of objects.
2010 – The encounter with twelve Plastic Arts students during their last year at Romain Rolland High School prompted my making a two-fold proposition: a self-portrait accompanied by a picture of an object brought in by the student. The self-portraits were done in a closed booth, in which a stool is placed facing a mirror surrounded by flexible, adjustable fiber optics. The student can thus verify his expression and construct his lighting, choosing his colors.
2011 – Each student at Ronceray High School in Bezons chose a tree and staged themselves with it, and afterwards, Michel Séméniako used his colored lights on the tree.
2013 – “Lights on the city” is a project created by Michel Séméniako and backed by the Seine-Saint-Denis General council in the context of “Figures libres “ (Free figures) which invites artists in residence to work with people in difficult economic situations)
He worked with the ASE (Social aid to children) an agency of the city of Sevran, urging the social workers and adolescents in foster homes to develop representations of their territory. He asked them to choose a place they liked and to photograph it at night. The process, which ran from January to June 2013, can be seen on the blog http://fiugrelibre.blogspot.fr.